Faire cas
Le cas est ce qui échoit, ce qui s’impose au médecin comme une tâche, la situation concrète que le médecin affronte. N’être considéré que comme un cas, être réduit à l’instance d’une entité morbide, tel est parfois le reproche adressé par les malades. Mais « faire cas » du malade signifie l’estime portée à l’individu soigné.
Au contraste sémantique répondent des tensions vives. Quel est finalement l’objet spécifique de la médecine : la maladie ou le malade? Ce dernier a-t-il raison de protester qu’on fait, dans un cas comme dans l’autre, peu de cas de sa subjectivité, ou encore de sa personne ? Ces concepts sont-ils pertinents pour la clinique ?
« J’ai été diagnostiqué X ». Le malade s’indexe lui-même comme le cas d’une catégorie : est-ce l’adoption d’une identité d’emprunt, une revendication d’appartenance en attente de reconnaissance, ou autre chose encore ? Comment en faire cas ?
Jean-Christophe Weber est professeur de médecine interne à la faculté de médecine de Strasbourg
Il est chef du service de médecine interne des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, chercheur aux Archives Henri-Poincaré – Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies. Docteur en philosophie, il est membre de l’Institut Thématique Interdisciplinaire LETHICA (Littérature, Ethique, Arts) et responsable du master Ethique de l’université de Strasbourg. Il travaille sur la philosophie de la pratique médicale.
En présentiel :
Jeudi 11 mai 2023 de 19h00 à 21h00
CHU Montpied Amphithéâtre de Cardiologie 58 rue Montalembert 63000 Clermont-Ferrand